Ce texte, à paraître en octobre 2023, s'attache à clarifier ce que serait une économie régénérative, et pourquoi elle devient nécessaire. Depuis la révolution industrielle, et plus encore depuis 1945, l’activité humaine a connu une croissance exponentielle. Dans un contexte où les limites sont déjà franchies, la réduction de nos impacts, absolument indispensable, ne suffira pas. Nous allons apprendre à co-évoluer avec les systèmes vivants et physiques de notre planète. Il s’agit d’une transformation radicale, au sens où elle remonte aux racines de ce qui crée notre problème : notre rapport au monde, la manière dont nous répondons à nos besoins, les règles du jeu que nous nous sommes données… autant d’institutions imaginaires et bien réelles de notre rapport au monde. Ce texte cherche à faire comprendre ce qu’est une activité régénératrice, et pourquoi elle émerge aujourd’hui. L’approche régénérative est émergente. Elle est riche d’approches diverses. Elle est intrinsèquement interdisciplinaire, mêlant praticiens et académiques, secteur privé et projets communautaires, théories des systèmes vivants et empreints pragmatiques, courants ancrés dans diverses cultures - anglosaxons, autochtones, nordiques, français,... Elle peut se définir comme capacité à co-évoluer avec nos milieux sociaux, biologiques et physiques. Ceci exige de nous plusieurs facultés : -une capacité à voir les systèmes vivants, et plus largement les systèmes bio-géo-physiques, qui composent notre monde, au lieu d’en apercevoir principalement les entités séparés -une éthique du soin élargie, visant la santé commune des milieux, des communautés humaines et des humains, et incarnée dans des pratiques concrètes d’attention portée au vivant et aux vivants. -une manière d’être au monde, dont la première richesse est la qualité de la résonance au monde, du lien à soi-même, à autrui et au vivant. Dans la mesure où elle engage en premier lieu une transformation de nos manières de voir, de penser, d’être de faire, ce texte est construit sur un processus de transformation, en parcourant les questions suivantes : -Que peut-on savoir ? Quel constat peut-on partager sur l’état du monde ? -Face à ce constat, que peut-on espérer ? Quels objectifs poursuivre ? -Qu’est-ce qu’une économie régénératrice, et en quoi serait une réponse à notre problème ? -Quels changements implique-t-elle de nous ? -Que peut-on faire ? Comment se mettre soi-même en chemin ? Comment construire une activité régénératrice ? -De quel changement de règles du jeu, de quelles évolutions institutionnelles et sociétales avons-nous besoin pour soutenir cette transformation de nos manières d’exister le monde, de répondre à nos besoins, de tisser les échanges entre nous ? L'intention principale de ce texte est de fournir un objet transitionnel à partir duquel il sera possible d’ouvrir un tel processus partagé de pensée, de discussion, de délibération, de transformation, d’action. Par Valérie Brunel et Sarah Dubreil, avec le soutien de BPIFrance Le Lab.

Cette recherche en trois volets comporte un état de l'art sur le changement de comportement en sciences humaines et sociales, une synthèse des dispositifs de changement à grande échelle, et des suggestions de stratégies d'action. Ce rapport a été commandé par EDF R&D en 2008. Il comporte 3 volets. Le premier volet, théorique porte sur les changements de comportement en matière de consommation d’énergie. Il explore la notion de comportement dans les sciences humaines et sociales, et les stratégies de changement de comportement associées. Il se centre sur les facteurs de causalité du comportement intentionnel en matière de préservation d’énergie. Le second volet recense les enseignements d’un panel de recherches et campagnes internationales réalisées dans le domaine du changement comportemental à grande échelle, notamment en matière de préservation d’énergie. Le troisième volet propose une stratégie de changement et des pistes de recherche à partir des enseignements des deux premiers volets. Par Valérie Brunel et Xavier Briffault (Cermes 3 - CNRS)

Pour aborder les transformations systémiques avec les bonnes lunettes, 4 chroniques sur le changement organisationnel : Conduite du changement : dissipons le grand malentendu ! Pour transformer une organisation, l'accord des parties prenantes est un élément essentiel. Avant de tout changer, prenez le temps de faire un bon diagnostic Votre antisèche pour vous orienter dans les théories du changement Conduite du changement : halte au prêt-à-penser, « cultivons notre jardin » ! Accessibles ici : https://www.hbrfrance.fr/experts/valerie-brunel

Comment les pratiques de développement personnel s'inscrivent dans des stratégies managériales renouvelées, reposant sur l'exercice d'un pouvoir intériorisé, psychologique et moral. Le développement personnel et les approches psychologiques connaissent un véritable engouement sur le marché de la formation professionnelle, dans la littérature managériale et plus largement dans le monde de l'entreprise. L'efficacité professionnelle s'évalue désormais à l'aune de la juste gestion de la relation à soi et à autrui. Il faut désormais " gérer ses émotions ", " être assertif " ou " développer son estime de soi " pour être performant. Comment expliquer le succès actuel de ces pratiques dans l'entreprise ? De quelles transformations sociales et managériales sont-elles les symptômes ? En remettant en perspective la transformation des modèles de gestion et la demande sociale croissante de connaissance de soi depuis les années 1970, cet ouvrage montre comment le monde du travail a intégré les pratiques de développement personnel pour gérer l'individualisation du management. Elles s'inscrivent ainsi dans des stratégies managériales renouvelées, reposant sur l'exercice d'un pouvoir intériorisé, psychologique et moral. Cet ouvrage a été sélectionné par Psychologie Magazine dans sa bibliothèque idéale des 60 livres qui aident à mieux vivre sa vie.

Cet article se propose de revisiter les critiques sociologiques faites aux pratiques réflexives, et notamment au coaching, dans l’organisation : psychologisation des problématiques, intériorisation des contraintes sociales et conformation des individus à une norme managériale. Tout d'abord, nous examinerons en quoi le coaching est le produit, et peut-être le producteur, d'une tendance contemporaine à problématiser les situations organisationnelles sur un mode relationnel et psychologique. Nous questionnerons ensuite les formes et les modalités de la réflexivité induite par les pratiques réflexives dans l'organisation : convient-il de les valoriser pour leurs principes émancipateurs, ou de les stigmatiser au nom de leurs propriétés conformantes ? Nous proposerons de dépasser cette dichotomie en pensant le travail réflexif avant tout comme le support d'une forme spécifique de régulation sociale.

Cet article s’appuie sur notre pratique clinique d’intervenante psychosociologue pour dresser un constat sur les sources de la souffrance au travail des managers, notamment dans la fonction publique, et pour proposer un mode d’accompagnement soutenant le processus de subjectivation au travail et la reconstruction du pouvoir d’agir. Le rôle du manager est de bâtir, à l’intersection de logiques contradictoires qui traversent son activité, un compromis productif formant une aire de jeux praticable pour son équipe. Cette construction se pose comme un problème dans les services publics, où les réformes en cours viennent brouiller les objectifs comme les voies de l’action. Brouillage du sens et impossibilité d’agir avec pertinence sont sources de désubjectivation, pour le manager comme pour son équipe. L’objectif de l’intervention est de soutenir la pensée des managers, pour qu’ils puissent penser les conflits dans lesquels ils sont pris, et trouver des voies de développement de leur activité.

L’introduction d’une philosophie et de pratiques de développement personnel dans l’organisation favorise un mode de régulation des conduites fondé sur la responsabilité individuelle, l’autocontrôle, le contrôle par les pairs et le coaching managérial. Nous proposons ici de décrypter les ressorts de ce mode de régulation, à partir de l’analyse du fonctionnement d’une multinationale du conseil. in Organisations, l’Etat des Savoirs, dirigé par Jean-Michel Saussois, Editions Sciences Humaines, 2005, 2011.

Notice Développement Personnel Notice Rationalité Sous la direction de Agnès Vandevelde-Rougale et Pascal Fugier, Toulouse, ERES, 2019

Notice Développement Personnel Dictionnaire des risques psychosociaux Directeur d'ouvrage : Philippe Zawieja Directeur d'ouvrage : Franck Guarneri Stress, suicide, harcèlement, épuisement professionnel, workaholism… Au-delà de la souffrance qu'elles désignent, ces notions souvent récentes constituent une approche inédite, et demandent à mieux être comprises, dans leur ensemble et isolément. C’est tout l'enjeu de ce dictionnaire, pionnier en son genre. Le lecteur y trouvera représentés, avec les 314 entrées (rédigées par 251 contributeurs) qui le composent, tous les champs disciplinaires s’intéressant à la souffrance au travail : psychologie du travail et des organisations, psychologie sociale et psychosociologie, psychanalyse, psychopathologie et psychiatrie, ergonomie, sociologie du travail et des organisations, médecine du travail, droit du travail et de la sécurité sociale, sciences de gestion, philosophie… Y sont détaillés les principaux concepts, notions, approches, méthodes, théories, outils, études, etc., ayant cours dans l’étude des risques psychosociaux, mais aussi certaines professions emblématiques (infirmières, travailleurs sociaux, agriculteurs, vétérinaires, éboueurs, policiers, entrepreneurs de travaux forestiers, employés des centres d’appel, etc.). Ce vaste travail a été dirigé par Philippe Zawieja, chercheur associé au Centre de recherche sur les les risques et les crises (MINES ParisTech) et animateur de la cellule Recherche du groupe de santé européen ORPEA, et Franck Guarnieri, directeur du Centre de recherche sur les risques et les crises (MINES ParisTech) et directeur de la rédaction de la revue Cultures de sécurité. Ils ont également dirigé l'ouvrage Épuisement professionnel. Approches innovantes et pluridisciplinaires chez Armand Colin (2013).

Si tout projet de formation engage des transformations identitaires, c'est particulièrement vrai pour une thèse, processus long, incertain et personnel. Dans ce texte, rédigé pour un séminaire doctoral, je présente les tensions que j’ai rencontrées comme doctorante, alors que j’étais également consultante dans un cabinet de conseil : tensions temporelles, tensions entre différents registres de connaissance et de rapport au monde, tensions identitaires... Ces éléments nourrissent une réflexion sur les liens conflictuels entre connaissance et pratique, et un échange sur les situations rencontrées par les doctorants.

Sur les décalages entre les canons démocratiques de la facilitation, les situations réelles rencontrées, et les attentes des facilitateurs. Avec Anne Vincent-Buffault, Historienne et formatrice. Cette communication s’appuie sur nos expériences de chercheuses (sociologue et historienne), de consultantes (et à ce titre « animatrices de réunion professionnelles ») et de formatrices de consultants, notamment sur la conduite de réunion.